30 décembre 2016

Histoire de bague

Depuis petite, je n'ai jamais supportée une bague à mon doigt plus de deux heures.

Je ne sais plus trop si je vous en avais parlé, mais peu après nous être mis en couple, alors qu'on avait 17 ans, mon ex avait rompu avec moi pour d'obscures raisons (au léger strabisme et bonnet E)... Il lui avait fallu une dizaine de jours pour se rendre compte que j'étais finalement la femme de sa vie (et une dizaine d'année pour réaliser qu'en fait non!) et reprendre notre histoire là où nous l'avions laissée.

Fig 1. C'était plutôt un strabisme convergent

Quelques semaines après cet épisode orageux, et alors que j'étais entrain de lui servir du jus d'orange dans la cuisine de mes parents (non mais hier c'était pas un fake quand je vous disais que je me rappelais de tout!), il m'a offert une jolie bague en or blanc avec un mini truc qui brille (qui devait plus tenir du strass que du diamant étant donné son budget de lycéen) pour me faire plaisir et sûrement alléger un peu sa conscience.

Je ne l'ai plus quitté dès lors. Passés les trois premiers jours où j'avais la sensation pesante de ce truc en plus un peu gênant, c'était comme si je l'avais toujours eu. Je la gardais pour me laver, dormir, aller à la piscine, travailler. Elle a été de tous mes voyages, de toutes mes plongées, mes virées au ski, mes courses dans la boue (je vous rassure, ce n'est pas si fréquent).

Fig 2. Moi qui pleure encore un peu mais
qui vais quand même avoir une autre bague
donc en vrai ça va déjà beaucoup mieux !
Je l'avais enlevée lors de nos premières vacances en Bretagne juste avant mes 18 ans et pour une raison qui m'échappe encore, elle avait glissé de ma table de chevet et impossible de remettre la main dessus des heures durant.

Alors que je pleurais toutes les larmes de mon corps en invoquant Saint Antoine de Padoue, mon ex s'était proposé de m'en offrir une autre.

" Snfff..fnfnnf..d'ac..d'accord... mais une pas trop chère alors... parce que tu vas pas exploser ton budget alors que c'est moi qui l'ai perdue...bouhouhou (oui quand je pleure je suis inconsolable!)

- Non je t'en offrirai une encore plus belle, comme ça tu ne regretteras jamais l'ancienne !"


Finalement le soir même la bague avait été retrouvée dans une chemise en papier au fond de mon sac. Le mystère table de chevet-chemise en papier reste encore entier à ce jour (mais promis, s'il y a des avancées dans l'enquête, je vous tiendrai au courant).

Elle a donc passé l'essentiel des neufs années qui ont suivi à mon annulaire, l'enlevant uniquement pour besoins impérieux style "malaxage de viande hâchée à la main" (quoi ? vous avez jamais cuisiné de couscous ?). L'or blanc avait finir par redevenir jaune avec le temps et la vie trépidante que je lui imposais.

Mon ex n'avait jamais voulu m'en offrir d'autres à cause de la "connotation" et des projections que j'y ferais (comprendre "tu me soûles meuf avec tes idées de mariage").

Bon bien entendu, une fois la rupture consommée, la question de la bague s'est posée. Au début j'avais plein d'arguments pour la garder au doigt :

Fig 3. C'était pas marqué dessus
mais c'était tout comme...
"Non mais elle fait partie de moi, je m'en fous de qui me l'a offerte" "Je la porte parce qu'elle est jolie et qu'elle va bien avec mes boucles d'oreille" "Je la garde juste pour vérifier que je bronze bien quand je l'enlève".

Je ne sais pas s'il y avait un fond de vérité dans aucune de ces affirmations..

J'ai passé tout l'été avec. Une fois rentrée sur Paris, et les premières hostilités lancées avec mon ex, j'ai rapidement décidé de l'enlever parce qu'officiellement je me mentais à moi même (et qu'officieusement j'espérais qu'il remarque que je ne la portais plus et que ça lui pince le coeur. Plic.).

Je pensais me réhabituer rapidement à la nudité obscène de ma main. Les jours, les semaines, les mois ont passé, et j'avais toujours l'impression de ce membre fantôme. Je me surprenais à essayer de jouer avec et à m'étonner de son absence, à chaque fois.
Fig 4. I'm often a big crying baby

Bref, je commençais à envisager l'idée de m'acheter ma propre bague, en mode girl-power / JE est mon maître / je n'ai besoin de personne en harley davidson. Et hier soir, alors que je venais de réaliser pour la 3ème fois de la journée que ma bague n'avait pas miraculeusement réapparue comme ça avait pourtant été le cas en Bretagne, j'ai décidé de me plaindre à ma mère (ma seconde passion pendant les vacances de noël après manger).

"Ma bague me manque faut que je m'en achète une mais je trouve rien qui me plaise la vie est trop nulleuhhhh"

Je vous jure que pour une fois, je disais ça sans arrière pensées.

Ce matin à mon réveil, ma maman avait descendue sa vieille boîte à bijoux, avec toutes les bagues de sa maman à elle. Et parmi tous les trésors qu'elle contenait, je suis tombée en amour devant la bague avec laquelle mon grand père lui avait demandé sa main à ma grand mère. La bague grâce à laquelle j'écris ces mots ici ce soir. La bague qu'aucun garçon ne pourra me faire enlever.

La vie est trop chouette en fait quand on a une mère comme la mienne (et une bague aussi belle).

....


(Ok ok je vous la montre puisque vous insistez !)
Fig 5. Lord of the ring

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