1 septembre 2016

Que serais-je sans toi ?

Fig 1. En vrai j'écris sur l'ordi mais c'est moins sexy
Aujourd'hui nous sommes jeudi et j'ai décidé d'arrêter les bilans hebdomadaires et d'écrire tout simplement. Ces dernières semaines j'ai beaucoup réfléchi et essayé d'intellectualiser la rupture. J'ai repensé au cheminement progressif qui s'était opéré depuis plusieurs semaines, notamment dans mon rapport à l'ex.

"L'ex", rien que ce mot, j'avais beaucoup de mal à l'utiliser. Je continuais souvent de dire "mon copain" quand j'évoquais des sujets lambdas avec des personnes pas forcément au courant tellement il m'était inhabituel de l'utiliser spontanément. Aujourd'hui il fait partie intégrante de mon vocabulaire sans aucune connotation.


Les premiers jours, c'était juste impossible de m'imaginer sans lui sans frôler l'apoplexie (ou du moins la mini crise d'angoisse). Mon cerveau était bloqué comme une vidéo youtube qui ne parvient pas à charger alors qu'on clique frénétiquement pour avancer la bande. Mais littéralement, je ne pouvais pas me projeter à plus de 24h car continuer sans lui était formidablement inconcevable.

Puis j'ai commencé à réaliser, tantôt avec douceur, tantôt avec brutalité. La détresse a laissé rapidement place à la tristesse. J'ai mis plus d'un mois à vraiment prendre conscience de ce que la rupture impliquait, et près d'un mois de plus à finalement l'accepter.

Après la rupture, j'ai eu du mal à descendre mon ex du piédestal sur lequel il trônait depuis des années (vous pouvez demander à mes copines à quel point j'insupportais mon monde à prendre systématiquement sa défense). J'avais grandi avec une idée, une vision de lui, et je refusais d'admettre que j'avais pu rester dans le faux si longtemps.

Fig 2. Illustration de qualité #56765

Il y'a quelques semaines, je lui ai envoyé un magnifique message (honnêtement ça doit être un des plus beaux sms envoyé depuis la création de la rupture) pour lui dire tout ce que j'avais sur le cœur avant de le laisser partir. Ce à quoi il a répondu "blabla intello - désemparé moi aussi - fioritures plus ou moins poétiques - t'es trop bien meuf - considérations philosophiques - tu vas chopper d'autres mecs t'inquiètes- salutations distinguées mais pas trop cordiales non plus pour pas que tu te fasses trop de films- signé L'ex"



Et moi je lui ai répondu un message tout à fait pathétique avec le recul (vous voyez que j'arrive à juger objectivement de mes sms) qui se résumait à "c'est facile pour toi - chouinage égocentrique - tu me dis de trouver un autre mec - blabla qui se croit intéressant - au mieux je pourrais QUE retrouver ce que j'avais avec toi - léchage de botte - et au pire ce sera moins bien - pleurnichage - je suis perdante dans tous les cas !"


Fig 3. Mon ex et le reste du monde
Parce qu'en fait, à ce moment de cheminement de la rupture dans mon cerveau, dans ce que je commençais à ré-envisager de la relation amoureuse, en gros y'avait mon ex tout en haut de la pyramide des mecs biens et les autres garçons ne pouvaient être au mieux qu'à son niveau (avec une écrasante majorité en dessous bien sûr sinon la vie c'est trop simple).

Je ne voulais pas d'une nouvelle histoire avec un autre, mais d'un duplicata de la nôtre avec n'importe qui. Parce que je me disais qu'on était trop bien ensemble, que c'était la seule version rassurante de l'amour que je connaissais et maîtrisais à peu près.




 Alors autant vous le dire tout de suite, c'était peut être une étape nécessaire du travail de deuil de la rupture (et patati et patata) mais c'était surtout des grosses foutaises, personne n'est irremplaçable pour personne. Objectivement mon ex il était quand même plutôt un "boyfriend high level", c'est un beau mec, très cultivé, sympa, drôle et plutôt ouvert, mais c'est juste un mec quoi. Comme y'en a approximativement 3 milliards d'autres sur terre. C'est pas parce que je trouverais pas pommettes plus craquantes que les siennes au réveil que je ne m'émouvrais plus jamais d'un sourire ou d'une fossette.


Finalement ça a pris un peu de temps, mais j'ai commencé à laisser traîner mon regard dans le métro, à frissonner en frôlant un inconnu, à lever les yeux au ciel de la seule façon mignonne que je connaisse en débattant en soirée, à m'enthousiasmer pour une phrase, pour un mot, pour un compliment. J'ai recommencé à sourire le cœur léger en pensant à l'avenir.

Et pour la première fois depuis longtemps, sans avoir eu besoin de mon ex pour ça.

Fig 4. "If you don't know where you're going, any road will get you there" Lewis Carroll

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